St Barth, des hôtels sinon plus…

L’île française n’a plus grand-chose à prouver en termes d’hébergement. Clairement positionnée sur le segment du luxe, l’hôtellerie ne s’endort pourtant pas sur ses lauriers. Témoins, les nombreuses rénovations et engagements écos-responsables. Telle la Villa Marie, un cinq étoiles renommé récemment le Gyp Sea.

Que serait devenue St Barth si un beau jour de 1957 le milliardaire américain David Rockefeller n’avait pas acheté une propriété sur l’île, impulsant une fréquentation touristique « élitiste » qui perdure de nos jours ? Tels sont les destins de certaines îles Caraïbes. Situées à une poignée d’heures d’avion des Etats-Unis, leur tropicalité et douceur de vivre les ont fait adopter par de richissimes people US, entrainant dans leur sillage une cohorte d’happy few disposant d’honorables ressources. Conséquence : la destination « St Barth » est vue à juste titre comme un havre glamour, doté d’équipements et de services Premium. 

Le Cheval Blanc n’est pas mal non plus. Seul établissement de l’île classé dans la catégorie « Palace », il est posé au nord de l’île, au bord de la magnifique plage des Flamands. En plus de 20 ans, l’hôtel, rénové en 2019, s’est imposé comme le nec plus ultra de la destination. Quand on sait que sa décoration intérieure a été confiée au célèbre designer d’hôtels Jacques Grange, ce n’est guère étonnant.

Autre référence de St Barth, connue de tous : l’hôtel Manapany. Bâti dans les années 1980, il fut l’un des premiers hébergements contemporains chics de l’île. Plus discret que d’autres, il réussit à concilier luxe et intimité. Posé en bord de mer, à l’Anse des Cayes, un vrai quartier de St Barth, il abrite une quarantaine de villas et de suites paisibles, isolées les unes des autres par un décor végétal. Preuve que lui non plus ne vit pas sur ses acquis, il a obtenu en 2019 le prix de l’hôtel éco-responsable, décerné par le magazine Hôtel & Lodge. Son électricité provient en partie de panneaux solaires et il dispose de sa propre centrale de désalinisation, pour produire de l’eau. En 2022, il a été labellisé Clef Verte pour son engagement en matière de développement durable.  

A la Pointe Milou, l’hôtel Christopher bénéficie d’un environnement plus sauvage. Pas de plage devant les villas mais un décor rocheux et une piscine design, au milieu d’un jardin luxuriant planté de bougainvilliers. L’établissement joue une carte zen et « verte ». Son spa Sisley, meilleur spa de St Barth depuis 2020, a été élu meilleur spa des Caraïbes en 2022 !  En 2021, l’hôtel a aussi reçu la labellisation Green Globe, un programme de certification environnementale et sociétale dédié au secteur de l’hôtellerie et du tourisme. Celle-ci a été renouvelée en 2021 et 2022.

Parmi les hôtels ayant forgé la légende de St Barth, il faut aussi citer Le Toiny, le Guanahani, le Carl Gustav et le Sereno. Le Toiny, ouvert depuis 1992 à la pointe sud-est de l’île, a investi des millions de dollars en 2015 pour la rénovation de ses 22 suites de luxe et de ses espaces publics. Il a aussi créé « La Villa de ses rêves », un hébergement d’exception… aménagé dans l’ancienne propriété du danseur russe Rudolf Nureyev, édifiée dans les années 1960. 

Le Rosewood Guanahani, lui, est né en 1986. Situé sur un terrain privé de 7 ha au nord-est de l’île, entre les anses Maréchal et de Grand-Cul-de-Sac, ses cottages colorés et ses espaces communs ont aussi été totalement rénovées en 2021. Son élégance décontractée fait merveille. Le Carl Gustav domine la petite capitale Gustavia et s’en porte très bien. Cette adresse des années 1980, dotée de 21 clefs, surfe sur son aspect colonial et s’est réinventée sous la houlette d’architectes d’intérieur renommés. Le Sereno, enfin, joue délibérément la carte design. Pour sa restauration, il a fait appel au designer français Christian Liaigre, qui a notamment travaillé pour Calvin Klein, Karl Lagerfeld ou Rupert Murdoch.

Dans cette litanie de rénovations – rappelons que les dégâts occasionnés par le passage du cyclone Irma en 2017 a rendu nécessaire et accéléré de nombreux travaux -, il est un établissement dont nous devons parler : le Gyp Sea Hôtel Saint Barth. Charme bohème, « tropical chic », boutique-hôtel… Tous ces qualificatifs conviennent pour décrire cet hébergement, anciennement nommé La Villa Marie. Aux mains du groupe Maisons & Hôtels Sibuet, bien connu en France pour ses adresses alpines à Megève, le Gyp Sea bichonne ses 20 bungalows et villas exclusifs, repérables à leurs teintes vives.

Sur la plage idyllique du Pélican, dans la baie de Saint-Jean près de l’Eden Roch, l’hôtel cinq étoiles est doté d’une piscine extérieure, d’un spa Pure Altitude (transposition en bord de mer d’un concept alpin) et d’un restaurant de cuisine italienne (Dolce Vita). Le Gyp Sea symbolise l’adaptation d’une île qui veut continuer à incarner une forme de luxe tropical à la française.