Guadeloupe, que faire en famille ?

Le réflexe sous les tropiques est de miser exclusivement sur la mer et les loisirs balnéaires. Si la destination offre des plages splendides à découvrir sans délai, elle propose aussi quantité de balades et de découvertes bienvenues pour réconcilier définitivement parents et enfants.

Puisque la Guadeloupe possède l’image d’une destination balnéaire, enfonçons le clou ! Après tout, quitte à s’alanguir sur les plages à cocotiers (raison évidente d’un séjour aux Caraïbes), autant profiter avec sa progéniture des plus agréables. En choisissant l’option séjour à l’hôtel, il n’y aura pas de souci : sauf exception, tous les établissements sont situés sur le littoral et disposent d’une plage privée aménagée.

C’est le cas au Fleur d’Epée, au Gosier, avec une petite anse joliment abritée. Le sable est nettoyé chaque soir et les transats sont disponibles à volonté. Plages privées aussi au Karibéa Beach Resort Le Salako (Gosier), au Langley Resort Fort Royal (Deshaies), au Mahogany Hôtel Residence & Spa (Gosier)… Tous proposent des activités nautiques, gratuites ou payantes… pour que les parents puissent vivre, ils en ont le droit, un peu de leurs vacances en duo.

 

Certains possèdent même des clubs enfants. Celui du Fleur d’Epée, pour les 4-12 ans, est ouvert toute l’année durant les vacances scolaires. Question jeux d’eau, le choix est large : location de canoës, de kayaks, de paddle, de planche à voile… Initiation au kite surf. Sans parler de la célèbre bouée tractée, assurance de cris éclaboussés sur un boudin gonflable propulsé par un bateau ou un scooter des mers.

Bref, le resort balnéaire est au séjour familial ce que le gîte de montagne est aux skieurs invétérés. A-dap-té. Et quand on en a fait le tour, il reste encore des plages magnifiques à explorer. Evoquons le « c’était génial ! » prononcé par le fils de l’auteur de ces lignes, après une fin d’après-midi inoubliable sur la plage de Grande-Anse, à Deshaies. Une courbe parfaite, du sable tendre et une pente juste ce qu’il faut pour courir vers la mer et s’y jeter avec délectation – attention aux courants, tout de même.

Quand au coucher du soleil, plein est, il est ici magique. Si les enfants sont dans l’eau à cet instant, les parents n’auront aucune gêne à échanger un long baiser amoureux entre deux selfies… D’autres plages de l’archipel entrent sans discussion dans le Top 5. Celle du Souffleur, à Port-Louis (Grande-Terre) est idéale en famille, avec son sable blond et son eau calme, face aux reliefs de Basse-Terre.

Au nord, la plage de la Chapelle, à Anse-Bertrand, a des accents sauvages. Peu fréquentée par les touristes, car éloignée des stations balnéaires, elle ourle la côte de son sable épais face aux vagues atlantiques. À Marie-Galante, le « secret » est de poser sa serviette sur la longue plage de Feuillère, au sable blond protégé par des cocotiers et une barrière de corail. Aux Saintes, impossible de partir sans avoir fait un tour à la plage de Pompierre. A condition qu’il n’y ait pas d’algues brunes (les très pénibles sargasses…), cette anse protégée par deux pointes naturelles allie le plaisir de la baignade à celui du pique-nique sur des tables ombragées.


Puisque l’on parle des Saintes, voilà une destination parfaite pour une excursion en famille. Depuis Saint-François ou Trois-Rivières, des bateaux assurent la liaison quotidienne aller-retour vers ce petit archipel exotique. Une fois débarqué à Terre-de-Haut, classée comme l’une des plus jolies baies du monde (bateaux à moteur et de plaisance, maisons aux toits de tôle rouges…), il ne reste plus qu’à errer selon l’inspiration. C’est possible à pied ou, mieux, en VTT électrique, en scooter et même en voiturette de golf – locations faciles au débarcadère.

L’une des particularités des Saintes est qu’il y fait très chaud. Les pluies sont rares et le soleil tape fort. Crème solaire obligatoire ! Après, il suffit de s’égarer dans l’île, histoire de gravir le morne du Chameau (pour les familles sportives - panorama grandiose), de visiter le fort Napoléon (pour les fans d’Histoire), de parcourir les rues du village (pour les amateurs d’ambiance, population aimable de descendants Bretons et Normands vivant dans des maisons colorées), d’aller à la plage (voir plus haut), de s’attabler dans un restaurant de poissons ou de déguster une glace (à Cesibon, rue Jean Calot, près du débarcadère, ce sont les meilleures !). Bref, si la journée parents-enfants n’est pas réussie, c’est qu’il y a vraiment un problème.

Les plaisirs de l’eau sont aussi dans les montagnes. Cascades et chutes de Basse-Terre sont l’occasion d’une journée familiale au frais ou plus active, avec la pratique du canyoning. Nous en avons déjà parlé.

Et après ? Le tour de la question n’est pas fini. Vous pouvez décider de consacrer une demi-journée d’initiation à la plongée sous-marine. Cela tombe bien : à Basse-Terre, le site des îlets Pigeon, plus communément appelé Réserve Cousteau (il y est venu en son temps explorer les fonds) abrite une faune sous-marine parmi les plus riches des Antilles. Sur la plage de Malendure, à Bouillante, les clubs de plongée n’attendent que vous. Le très sérieux « Les Heures Saines », en haut du rocher, saura adapter la sortie à votre niveau. Au menu : des poissons multicolores et des tortues marines. De quoi accumuler des souvenirs et alimenter les conversations autour de la table.

Le Guadeloupe dispose aussi de deux sites absolument extras pour les plus jeunes : le Parc des Mamelles et le Jardin botanique. Tous les deux situés à Basse-Terre, le premier se trouve sur la route de la Traversière qui, comme son nom le laisse supposer, coupe l’île en deux, par la montagne. Il s’agit en fait d’un zoo d’un genre particulier. Les animaux (mammifères, oiseaux…) sont disséminés dans des enclos forestiers tropicaux que l’on peut survoler par un jeu de passerelles suspendues. Un très bel aménagement pour une après-midi distrayante et instructive.

Le second se trouve à Deshaies. Pas rébarbatif pour un sou, on y apprend beaucoup sur la flore caraïbe, ses grands arbres et ses fleurs. Bassins animaliers et enclos aux loriquets (petits perroquets australiens) complètent une visite plaisante qu’une ondée tropicale peut égayer – vite, courir se mettre à l’abri sous un arbre à pain ou à saucisses !

Allier détente et connaissance, n’y a-t-il pas meilleur compromis pour éveiller les sens des plus jeunes ? Aux familles qui considèrent qu’on ne peut dissocier une destination de sa culture, la Guadeloupe réserve deux belles surprises. Au nord de Grande-Terre, à Port-Louis, le site de Beauport explique tout ce qu’il est possible de savoir sur la canne à sucre, culture endémique de l’île. Dans cette ancienne usine sucrière, exposition, balade en train à vapeur dans une plantation, aire de jeux et même parcours accrobranche pour les enfants sont au menu.

Il serait dommage de ne pas consacrer enfin du temps au récent musée Memorial ACTe, à Pointe-à-Pitre. Dans ce bâtiment ultra design dressé en bord de mer, tout est dit sur l’histoire de l’esclavage dans l’île et aux Caraïbes. La traite négrière, l’enfer de la traversée maritime, celui des relations sociales dans les plantations, les révoltes, les nègres marrons… Ce n’est pas parce que l’on est en famille qu’il faut rester béatement allongé sur les plages. Le mix détente-visites intelligentes est le gage d’un séjour familial vraiment réussi sur l’île.

Dernière mise à jour : 20/12/2024

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