Voir les cétacés sur la mer des Caraïbes
En croisière à la demi-journée, partez à la rencontre des dauphins tachetés vivant à demeure au large de l’île. Et, dès janvier, découvrez la majesté des baleines à bosses venues mettre bas dans les eaux tropicales. Une excursion proposée notamment depuis la Pointe-du-Bout, à Trois-Îlets, au sud de la Martinique.
Chaque année, c’est le même rituel. De décembre (ou janvier) à juin, les baleines à bosses viennent frayer dans les eaux chaudes de la Martinique. Elles donnent naissance en toute sécurité à des baleineaux, avec qui elles reprendront la route des mers plus froides. Une migration aller de plusieurs milliers de kilomètres avant laquelle, pour tenir le coup lors de la traversée, elles auront engraissé avec l’ingestion de quantités astronomiques de plancton, de crevettes et de harengs. Inutile de dire que leur observation est un « must do » d’un séjour hivernal sur Madinina ! – le meilleur mois d’observation est mars.
A la marina de la Pointe-du-Bout, à Trois-Îlets (d’autres opérateurs spécialisés partent du Carbet, au nord), des prestataires proposent d’approcher ces énormes mammifères. L’enjeu : permettre aux clients de les apercevoir sans perturber leur environnement, en respectant – refrain connu depuis mars dernier et la crise du Covid-19 ! – des mesures de distanciation. En bref, l’observation des baleines n’est possible et sûre que si l’on suit plusieurs règles de base. Elles vont de l’interdiction de les encercler lorsque plusieurs bateaux sont sur place à la limitation du temps de présence à 30 mn, en passant par la mise au point mort du bateau si, par chance, certaines s’approchaient.
Le lieu pour les observer est connu. Il se trouve sur la mer des Caraïbes, au nord-ouest de l’île. La zone est sanctuarisée car elle appartient à AGOA, une réserve marine de 143 000 km² qui englobe toutes les zones au large des côtes martiniquaises et guadeloupéennes. Reconnue depuis 2012, AGOA est une aire protégée de statut international dont la mission est justement de garantir la bonne santé des mammifères marins et de leurs habitats, en les protégeant des effets des activités humaines.
Ces préalables expliqués, cap sur la croisière, proposée à la demi-journée. Après avoir traversé la baie de Fort de France (belle vue sur la « capitale » de la Martinique) et remonté la côte jusqu’au large du Carbet, près des versants de la Montagne Pelée, la petite vedette (12 places assises) du prestataire Dauphins Martinique, avec capitaine et guide expérimentés, se met en quête des mammifères marins.
La baleine à bosse est reconnaissable à ses nageoires longues, à la face intérieure blanche, de la même couleur que son abdomen. Sa tête comporte plusieurs protubérances. L’animal affleure à la surface de l’eau ou jaillit parfois en l’air dans de formidables gerbes d’écume. Avec de la chance, on peut apercevoir de temps à autre un « essaim » de baleines groupées à la surface. Un spectacle magnifique qui peut même s’éterniser.
Les baleines à bosses peuvent peser jusqu’à 25 tonnes et mesurer jusqu’à 16 m de long. Venues de l’Antarctique, elles mettraient environ deux mois pour parvenir dans les eaux tropicales antillaises. Leur voyage retour n’a lieu que lorsque les petits sont assez résistants pour entreprendre le périple et survivre dans les eaux glacées du grand sud. Lors des observations hivernales au large du Carbet et de Saint-Pierre, il est parfois possible d’entendre leur « sifflement » sous-marin. Quant à leur nombre, on estime qu’il y aurait chaque année en hiver une dizaine milliers de baleines à venir profiter du climat tropical des Caraïbes. Après tout, n’ont-elles pas les même besoins que nous lors de la saison froide ?
La séance d’observation achevée, au cours de laquelle il ne sera bien sûr pas question de se baigner, ni de toucher ou de nourrir les baleines – le prestataire pourra même décider de faire demi-tour s’il s’aperçoit qu’elles présentent des signes de nervosité -, il est temps de penser à l’autre catégorie de mammifères marins visibles dans le secteur : les dauphins !
Eux sont en théorie observables toute l’année. L’espèce la plus fréquente dans les eaux martiniquaises est le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenueta, son nom latin). Intelligent et malin, il est capable de décrocher les poissons vivants des hameçons arrimés au bout des cannes des pêcheurs au gros pour se nourrir, et cela sans se blesser !
On reconnaît cette espèce à son rostre en partie blanc et au nombre élevé de tâches noires constellées sur son dos grisâtre. Avantage de ce dauphin : il se déplace le plus souvent en grands groupes. C’est la garantie d’observer de belles sarabandes et d’apprécier son comportement joueur et facétieux, en format « ballet aquatique » (saut dans les vagues, surf sur le dos, nage rapide à côté du bateau…).
D’autres espèces de dauphins peuvent être vues au large des côtes de Martinique : globicéphales, dauphins d’Electre et de Fraser, Grands dauphins… Une expérience mémorable avant – tradition caraïbe oblige ! – l’immanquable séquence baignade dans une anse protégée du littoral, avec possibilité de snorkeling et dégustation d’un punch.
Si vous souhaitez profiter de l’animation nocturne de la Pointe-du-Bout, à Trois-Îlets, et que votre hébergement ne se trouve pas dans ce secteur (il y a sinon de beaux établissements comme La Pagerie, Le Carayou Hôtel & Spa, le Domaine de l’Anse Ramier…), il peut être intéressant d’effectuer la sortie l’après-midi (attention, selon les conditions de vent, elle peut être annulée) et d’enchainer avec une soirée sur place. A moins que nous ne préfériez rentrer pour prendre une bonne douche…
Car La Pointe-du-Bout est une vraie station balnéaire. De nombreux bars, restaurants et boutiques sont installés autour de la marina. Le Village Créole propose en prime quantité de magasins. L’animation se concentre généralement autour de la petite fontaine. Et le secteur est connu pour la qualité de ses plages. Voilà donc une raison de plus d’effectuer cette excursion animalière au départ des Trois-Îlets !
Dernière mise à jour : 19/10/2020
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